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Rendre acceptable l'inacceptable


Heyrin

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Bonjour tout le monde,

 

Ce week-end, j'ai une personne qui vient à la maison (de loin) pour expérimenter avec moi les possibilités (ou non) de la "véritable" manipulation. L'objectif avoué et de lui faire faire des choses qu'il affirme inacceptable dans son état normal.

Mon objectif n'est pas de le pousser au crime ou contre sa morale. Je n'y vois aucun intérêt et je pense que l'on peut répondre à la question sans pour autant mettre en danger physiquement ou pénalement une personne. 

Par contre, j'admets émettre un doute pour ce qui est mental. A mon sens, le risque existe puisque le but est de forcer quelqu'un à faire quelque chose dont il n'aurait habituellement pas envie et de lui donner envie de le faire voire même plaisir. 

 

Je pense que nous avons tous expérimenté par nous même des moments où nous agissons en dehors de notre acceptabilité. Le stress, la pression, l'alcool... bref, de quoi nous faire changer d'avis spontanément. 

Non, mon objectif est plutôt de rendre acceptable une chose inacceptable et d'y procurer du plaisir voire la rendre durablement acceptable. Sur la papier la gestion d'une phobie et de la timidité m'y font furieusement penser. Et c'est peut-être les mêmes mécanismes. Cependant, la thérapie n'est pas représentée comme une forme de coercition ou de manipulation mais de "gestion", "guérison" ou "développement" qui sont dans le champs lexical positif. 

 

Mon objectif n'est pas de présenter ce changement de paradigme de manière positif ou interne mais bel et bien de manière péremptoire et manipulatrice. 

 

J'ai déjà mon protocole et surtout mes critères d'acceptabilités qui pourront répondre à cette question. 

 

L’expérience est validée lorsque :

  • Le sujet affirme que les changements sont réels et tangibles.
  • Les programmations fonctionnent au moins 90% du temps.  (Le sujet peut mal interpréter une programmation ou ne pas pouvoir l’effectuer. 90% devient alors un chiffre raisonnable.).
  • Le sujet est mis en relation avec un public non-averti. Il doit alors maintenir les changements et ses programmations face à des gens qui ignorent tout de sa condition.

 

Les programmations sont les processus mis en place à l'aide de l'hypnose qui permettent de faire agir le volontaire contre l'inacceptable.

 

Avez-vous déjà expérimenté ce genre de comportement ?

Je sais que Derren Brown et d'autres l'ont fait mais c'était à la TV et avec clairement du montage. C'est pourquoi je veux l'expérimenter moi-même afin de confirmer ou non si ça marche.

 

Bien sûr, je ne ferai jamais ce que je n'aimerai pas que l'on me fasse. Du coup, je peux parfaitement passer d'expérimentateur à sujet.  

 

Quoi qu'il arrive, je vais m'y pencher ce week-end. Mais je suis preneur de tous les avis et les conseils que l'on pourrait débattre ici.

 

 

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Il y a plusieurs expérience de psychologie sociale qui vont dans ce sens. La plus célèbre est certainement celle sur la soumission à l'autorité de Stanley Milgram (1963) qui a été reproduite avec maintes variantes. Un peu moins connu mais très intéressante, celle de Solomon Asch (1951) dont une description se trouve ici: https://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Asch.

Il faut aussi se méfier de biais naturel de croire qu'on ferait quelque chose naturellement alors qu'on ne le ferait pas. La dilution de responsabilité en est un bon exemple. Si on nous pose la question, les conventions sociales nous feraient dire que nous aiderions bien entendu quelqu'un en cas de détresse, les expériences ont montré que ce n'était pas aussi certain. Mais à la rigueur tu peux en jouer en provoquant volontairement de la dissonance cognitive.

Une illustration intéressante de la théorie de l'engagement:

https://www.canal-u.tv/video/les_amphis_de_france_5/les_effets_d_une_procedure_d_engagement.3077

 

Les techniques du "pied dans la porte/Foot in the door" et celle de la "porte dans la tronche/door in the face" devraient aussi pouvoir t'aiguiller (on en a parler dans une partie publique du forum il y a quelques temps). Sinon tu peux aussi tester la simplification pnl-iste d'un certain nombre de ces théories avec le fameux pace-pace-lead.

 

Le problème c'est que quand on s'intéresse un peu à la psyché humaine et qu'on la dépouille des notions de la morale occidentale, on s'aperçoit qu'il n'y a, au final, pas beaucoup de chose qui soit réellement inacceptable pour l'esprit humain.

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il y a 3 minutes, Hugin a dit :

Le problème c'est que quand on s'intéresse un peu à la psyché humaine et qu'on la dépouille des notions de la morale occidentale, on s'aperçoit qu'il n'y a, au final, pas beaucoup de chose qui soit réellement inacceptable pour l'esprit humain.

J'en suis convaincu mais à mes yeux c'est sans objet. Si la personne est convaincu d'avoir fait quelque chose d'inacceptable alors qu'en fait bon peut-être que si. J'estimerai l'expérience valide. 

 

Mon objectif n'étant pas de pousser au crime mais plutôt de faire faire des choses dégoûtantes/impudiques/perverses... Je pense que la difficulté n'est pas très élevée. 

Mais la présence d'un public non averti pourrait rendre les choses plus concluantes. Si une personne sincèrement pudique se fout à poil naturellement devant des gens qui ne savaient pas qu'il se mettrait à nu, alors je pense qu'on peut clairement valider.  

 

Merci pour le message et les liens ^^

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Fais tout de même attention aux considérations éthiques. Comment va réagir à posteriori quelqu'un qui a réalisé quelque chose qu'il ne pensait jamais faire? Pour reprendre ton exemple de la nudité, ça pourrait le rendre plus extraverti, mais ça pourrait aussi lui occasionner un traumatisme (dans certains cas extrêmes, selon la personnalité de la personne, ça pourrait même être vécu comme une agression sexuelle). Et ce n'est pas parce que tu es prêt à vivre la même chose que ça aura les mêmes impacts sur toi ou sur quelqu'un d'autre.

 

J'imagine que tu sais tout ça, mais ce n'est jamais mauvais de le rappeler.

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C'est vrai que de proposer d'électriser des gens c'est vachement étique pour la psyché... 

 

Après je ne vais pas faire semblant de dire qu'il n'y a aucun risque. Je vais faire en sorte d'anticiper un maximum mais mes volontaires sont prévenus des risques. C'est eux qui viennent me voir pour vivre ça. Je ne leur propose pas directement, c'est une annonce que j'ai posté. 

Ils savent que c'est peut-être dangereux mais acceptent de le faire. C'est en toute conscience qu'ils le font. 

 

J'assumerai les conséquences. Mais je ne force personne bien au contraire. Mes premiers mots sont pour expliquer que c'est hard.

 

 

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il y a 41 minutes, Heyrin a dit :

C'est vrai que de proposer d'électriser des gens c'est vachement étique pour la psyché...

 

Beaucoup de considérations sur l'éthique en recherche psychologique découlent effectivement de l'expérience de Millgram... ;)

Un détail qui a été oublié par les émissions qui ont reproduit l'idée. Tu as aussi les geôles de Stanford dans le genre discutable (mais édifiant sur la dynamique sociale des rôles).

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J'ai lu un article récemment qui a conforté mes intuitions sur le sujet : lorsqu'ils sont pris dans une langue étrangère, les choix sont plus rationnels et moins émotionnels. L'étude consistait à mettre des individus devant un choix moral : un train va s'écraser si vous ne faites rien et tuer tout le monde à son bord. Mais vous pouvez choisir de le réorienter, ce qui tuerait une personne mais en sauverait beaucoup plus.

 

Dans la langue maternelle, les gens ont plutôt tendance à ne rien faire (qui suis-je pour décider de tuer quelqu'un ?) tandis que dans une aute langue les gens ne s'impliquent pas émotionnellement et ont tendance à choisir d'assassiner quelqu'un pour sauver tous les autres.

 

 

Donc déjà, si le niveau en anglais de ton sujet le permet, je ferais la séance en anglais. Ensuite, j'attaquerais directement le concept de personnalité. Je développe en ce moment une induction basée sur le temps qui amène petit à petit à un éclatement de la personnalité. Elle n'est pas encore tout à fait au point mais l'idée est de reproduire les effets d'une prise de champignon halucinogènes. Le truc qui dit que c'est acceptable ou pas, c'est l'égo, donc suffit de détruire ça. 

 

Et je placerais également un fort processus d'engagement au départ. Dans l'absolu, je lui demanderais de lire un accord stipulant quelques règles. Je lui demanderais de me regarder dans les yeux et de me dire s'il comprend ce que ça veut dire, s'il est conscient de ce que ça implique, etc.

 

Et je pense que dès le départ, je lui demanderais de se déshabiller et je lui fournirais des nouveaux habits de sujets hypnotique...

 

 

Rassurez-moi, on est bien sur la partie cachée du forum là ? :-P

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il y a 55 minutes, Agraf a dit :

Et je placerais également un fort processus d'engagement au départ. Dans l'absolu, je lui demanderais de lire un accord stipulant quelques règles. Je lui demanderais de me regarder dans les yeux et de me dire s'il comprend ce que ça veut dire, s'il est conscient de ce que ça implique, etc.

 

Et je pense que dès le départ, je lui demanderais de se déshabiller et je lui fournirais des nouveaux habits de sujets hypnotique...

Alors ça c'est déjà prévu. C'est la base de la soumission BDSM ^^.  Il y a un contrat, un numéro de série d'esclave et une chaine placé autour du cou. C'est très décorum voire "militaire". 

Je note l'idée de l'éclatement de la personnalité qui est également dans le processus de soumission BDSM mais je vais y travailler en sous-modalité plutôt qu'en induction. 

Merci pour ton retour !

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  • 1 mois plus tard......

Je ne suis pas trop calé sur la question mais le sujet m'intéresse beaucoup, moi qui me tue à répéter à mes volontaires que je ne peux les obliger à faire quelque chose qui les repulse profondément

Fais attention sur le choix des volontaires, avec ce genre d'expérience, tu risques d'en avoir du genre :"si je tente c'est parce que je sais que c'est impossible, c'est mon pote hypno qui me l'a dit" (^^)

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